mardi 13 avril 2010

L'apparizione del dio Michèle (Gli Antennati)

Au lendemain de l’émission Raiperunanotte, définit par L’Espresso comme "un rite de libération collective", le journaliste de Riccardo Bocca revient sur l'émission spéciale de Santoro avec beaucoup de scepticisme.
Son post, datant du 26 mars, diffère des articles édictés sur le même sujet par L'Espresso (voir analyse de l'article du quotidien) quant à la forme et au contenu.
En ce qui concerne la forme, le lecteur a l'impression de lire le journal personnel du blogueur au lieu d'un article d'information. L'écriture de Bocca est beaucoup plus libre que l'écriture soit disant neutre des articles d'information. Par exemple, le blogueur insère des citations de Santoro sans les contextualiser ni les mettre entre guillemets. Il s’approprie les propos de Santoro, même s'il laisse entendre qu'ils viennent du présentateur et non pas de lui-même. Déontologiquement, dans le journalisme traditionnel cela ne doit pas se faire. Mais Bocca écrit ici dans son blog, et non pas dans L'Espresso: il peut donc se permettre une forme d'écriture plus personnelle, presque satirique, loin du langage habituellement conventionnel des médias classiques. Le langage choisi par Bocca ne pourrait pas non plus être utilisé dans un média traditionnel à cause de quelques mots vulgaires qui, même si fréquemment utilisés dans le langage courant, ne feraient pas belle figure sur les pages d'un quotidien.
Ces constatations indiquent que l'intention du blogueur est de publier un éditorial assez terre-à-terre, qui n'utilise pas des phrases très articulées, mais qui se sert d'un langage simple, efficace et direct qui mène directement au cœur de la question.


L’auteur centre son discours sur la question de "l'adoration malsaine de Santoro par ceux qui ont regardé Raiperunanotte". Bocca compare le comportement du journaliste lors de l’émission à celui d’un sauveur. Il veut mettre en garde le public de la rhétorique de Santoro et de l'effective valeur de l'émission-manifestation.

La légitimité de Raiperunanotte n'est pas remise en question par Bocca. A u contraire, il confirme implicitement la nécessité d'une presse plus libre et n'a donc rien contre une émission spéciale dont le but est de contourner la censure et démontrer le mécontentement par rapport au système des médias italiens.

Ce qui est gênant d'après lui, est que l'émission a manqué son but. Au lieu de faire de la vraie information, il est tombé dans le piège de la communication. Santoro se serait transformé lui-même en un grand communicateur, alors que ce qu'il déplore le plus chez Berlusconi, c'est sa stratégie de communication qui met en première place la communication en soi et non pas le message. (A ce sujet, voir le post sur les réseaux sociaux)

Un internaute pro-Berlusconi rejette la comparaison entre la rhétorique de Santoro avec celle du Cavaliere et écrit dans la section des commentaires:

Ignazio Posadinu scrive:
27 marzo 2010 alle 00:08
Cher Bocca, si vous jugez avec équilibre vous verrez qu'il n'y a pas de comparaison entre la rhétorique de Santoro et celle de Silvio. Santoro est seulement un mauvais comédien pour les pauvres. Au contraire dans les discours de Silvio y a toujours des contributions constructives: l'amour contre la haine, le futur de notre pays et même la lutte contre le cancer. Il me semble injuste que vous vouliez comparer notre premier ministre à un ignoble démagogue qui veut seulement créer des problèmes. Salutations, Ignazio

La rhétorique de Santoro, qui orchestrait parfaitement les interventions de ses hôtes, aurait galvanisé le public dans une attaque sans freins à la censure et à Berlusconi, le faisant figurer comme un dieu, dit Bocca, ou comme un sage maître devant ses élèves préférés. Ceci aurait porté, encore une fois, à une féroce attaque de Santoro vers Berlusconi. Et encore une fois, le public s'est polarisé vers l'un ou l'autre "dieu". Santoro aurait dû, d'après Bocca, conduire une émission qui ait moins le caractère d'un show et plus les traits d'une émission de critique constructive au sujet de la censure. On lit dans le commentaire: "Trop consentant et rieur apparait le public hier soir. Trop monstrueux, surtout, s'est explicité le pouvoir de la communication, paradoxalement dans le moment dans lequel il opérait pour combattre la tant détestée censure".

Lien pour l'article de Riccardo Bocca "L'apparizione del dio Michèle"


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